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LA PRESSION RETOMBE (UN PEU) SUR LA CHAUDIÈRE GAZ

La rumeur enflait ces dernières semaines depuis qu’une indiscrétion était parvenue aux oreilles de la filière professionnelle : la vente de chaudières gaz allait-elle être frappée d’interdiction en France, à l’instar des chaudières fioul, et bien plus vite que prévu ? Une petite musique, alimentée par l’annonce d’une prochaine concertation sur le sujet, inquiétait au plus haut point les acteurs du secteur, installateurs, industriels, mainteneurs comme énergéticiens. Interrogé mardi à ce sujet à l’Assemblée nationale, le ministre du logement Olivier Klein a voulu se montrer rassurant.

 

chaudière gaz

 

Rappelant l’ambition du pays de se libérer des énergies fossiles et d’atteindre la neutralité carbone à horizon 2050, le ministre du logment a répondu au député qui l'interrogeait, s’agissant des chaudières gaz, qu'il n’y avait pas «à ce jour d’objectif d’interdiction  dans les logements anciens. C'est un travail que nous devons mener collectivement avec l'ensemble des acteurs". Une mise au point utile et nécessaire. Appelé à réagir sur la réponse du ministre, le président de la Fédération Française du Bâtiment Olivier Salleron, a fait le lendemain la déclaration suivante : «En tant que plombier-chauffagiste, j’ai un commentaire, et un avis aussi. C’est une bonne chose, car techniquement, on n’est pas prêt. La technologie n’est pas prête pour changer une grosse chaudière dans du collectif. Mettre une pompe à chaleur, c’est possible, mais il faut souvent la biénergie. Mettre une chaudière à bois, c’est possible, mais il s’agit d’investissements très importants. Concernant les logements collectifs dotés d’une chaudière individuelle, on n’a pas trouvé la solution miracle pour changer les millions de chaudières à gaz. Laissons la technologie avancer, elle avance très vite… ».

Toujours au sujet de l’énergie gaz, la DGEC (Direction générale de l’énergie et du climat, le bras armé du Gouvernement pour la politique énergétique) semble tenir un discours un peu moins fermé que par le passé. Lors d’une réunion technique de l’Afpac consacrée à la pompe à chaleur en logement collectif, mercredi 12 avril, Olivier David, chef du service climat et efficacité énergétique, a mentionné le biogaz, la PAC hybride gaz, mais aussi le remplacement des vieilles chaudières par des appareils THPE, comme des solutions permettant d’œuvrer à la baisse des émissions de gaz à effet de serre. Ce qui peut être pris comme un message d’ouverture, le même Olivier David ayant eu, un an auparavant, des propos moins amènes, déclarant alors sans prendre de pincettes qu’il fallait «tuer le gaz naturel ». L’atteinte des objectifs « passe par des efforts de sobriété, des efforts de rénovations, qui restent la clé dans le bâtiment pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et aussi par une sortie progressive des énergies fossiles, a-t-il cette fois-ci déclaré. On l’a entamée dans le domaine du fioul, c’est la priorité numéro un. il va à présent falloir diminuer et verdir la part de gaz naturel dans le bâtiment, notamment par le développement du biogaz, et enfin par l’utilisation d’appareils gaz plus performants (..) Vu les objectifs, toutes les solutions seront nécessaires, la pompe à chaleur sous toutes ses formes, y compris l’hybride, mais aussi les réseaux de chaleur, le solaire thermique, la biomasse, et les chaudières gaz plus efficaces, à savoir passer d’une chaudière gaz basse température à une chaudière gaz THPE ».